Tu és Rimbaud das mãos finas de piano

Tu és Rimbaud das mãos finas de piano
Em Paris na visita dedicada a Verlaine
As corridas de bicicleta, as mãozinhas trabalhando
Os pelos emaranhados dos dois cusquinhos
As guampas dos bois mastigadores, farras do pasto
Na boca macia dos campos e dos verdes, mãos chamando
Ralha uma cobra, mais um passo em frente !
Lá uma velha cantou, cantou, Pierrot, assim, assim
estendeu a mão, mãos com mãos finas de piano :
ou tu vai querer te esgualepar nesta lomba braba ?
Mas que lomba braba esta Paris de Verlaine !
Pierrot não aguentou e se chorou todo
Ainda quererá voltar a Tipasa, lá onde sol é mar
Onde mar é terra e terra é mundo todo
Ainda vai querer tomar onda no lombo de boca na areia.
Encontrar o que não se pode não é coisa que se faça !
Podendo ou fazendo, que se faça !
Ruínas humanas, sol, céu, azul e mar tomados
essa sorte é uma coisa só, pelando nas mãozinhas
finas de piano.

Lorenzo Baroni Fontana

Published in: on 24 octobre 2013 at 12 h 25 min  Laissez un commentaire  

« Se chercher dans les yeux des autres » ou l’inutilité des entreprises humaines.

« Première maxime, se dit Lucien, ne pas chercher à voir en soi ; il n’y a pas d’erreur plus dangereuse. » Le vrai Lucien – il le savait à présent – il fallait le chercher dans les yeux des autres, dans l’obéissance craintive de Pierrette et de Guigard, dans l’attente pleine d’espoir de tous ces êtres qui grandissaient et mûrissaient pour lui, de ses jeunes apprentis qui deviendraient ses ouvriers, des Férolliens, grands et petits, dont il serait un jour le maire. Lucien avait presque peur, il se sentait presque trop grand pour lui. Tant de gens l’attendait, au port d’armes : et lui il était, il serait toujours cette immense attente des autres. « C’est ça un chef », pensa-t-il. (pp. 238-239)[1]

 

Il faut se chercher dans les yeux des autres – voilà une maxime qui, de nos jours, est tout à fait véritable et productive, pas d’un côté aussi positif, par contre. Il me semble que la racine de ce sentiment se nourrit d’un besoin fougueux et anxieux de se faire toujours bien apprécier auprès des autres ou bien encore du besoin de s’assurer de sa propre valeur. Lucien traverse la nouvelle en liberté, en essayant de se chercher une identité qui lui soit remarquable. La source dans laquelle il entreprend cette recherche se trouve à l’intérieur de lui-même. Pourtant, il ne la trouvera que dans les yeux des autres.

On fait semblant d’être quelque chose d’important pour pouvoir se regarder utile dans le miroir qui est les yeux des autres. Il s’agit d’une sorte d’essence psychologique de l’auto connaissance. On a beau s’habiller à la mode, s’engager à la charité ou à la politique, écrire pour changer le monde, embaucher des ouvriers dans une entreprise géniale, s’épuiser dans une bibliothèque pour maîtriser les raisonnements des meilleurs savants au monde ; la seule vérité c’est que tout cela ne sert ni ne servira à rien, sauf à nous instituer une existence à partir du regard des autres, une place dans la nature, une trace de ce que nous avons vécu. Et voilà que cette bête sociale n’aura plus besoin de personne après la mort, mais, encore vivante, elle ne pourra se passer de ses semblables pour qu’elle puisse croire fièrement à l’utilité de ses trouvailles.

Lorenzo Baroni Fontana


[1] SARTRE, Jean-Paul. Le mur. Gallimard, Paris, 1939.

Published in: on 6 octobre 2013 at 18 h 04 min  Laissez un commentaire